Vieilles Charrues 2011, deux mois après...

Publié le par Auriane Hamon

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Cet été 2011 a été un bon été, côté son. Mouvementé.

 

On a perdu une grande artiste : Amy Winehouse, mais on espère voir sortir prochainement quelques morceaux enregistrés avant son décès.

 

L'été a aussi vu se confirmer l'ascension de ma chouchoute Adele, avec un deuxième album qui bat tous les records en Angleterre et aux Etats-Unis.

 

Pour Selah Sue, l'été a été la consécration, avec une tournée des festivals qui n'en finissaient pas d'afficher son nom.

 

Pour moi, un seul festival, mais pas des moindres : Les Vieilles Charrues. Et pour les 20 ans de ce festival, l'équipe n'a pas fait les choses à moitié.

 

En 4 jours de concerts, Carhaix-Plouguer en a vu défiler des grands artistes et des grands groupes : Supertramp, Snoop Dog, Scorpions, Lou Reed, David Guetta, PJ Harvey ou encore les Chemical Brothers.

 

Revue du meilleur... et du pire !

 

Le jeudi, un concert de Scorpions qui valait apparemment le détour (je n'y étais pas, mais on me l'a rapporté) malgré un chanteur vieillissant. Et un Snoop Dog gigantesque !

Le vendredi, je suis arrivée juste à temps pour entendre quelques morceaux du superbe Jack Jonhson, avec un pianiste déchaîné qui s'est jeté dans la foule, et un public de connaisseurs qui bougeait en rythme sur "You might just let it go".

 

Le temps de boire une bière, de se retourner, pour pouvoir assister au show du très anglais Miles Kane, qui, en bon fan de vintage à la french sauce, s'inspire de Gainsbourg ou Dutronc dans ses morceaux comme dans son attitude. Malgré un disque qui peut paraître ennuyeux à l'écoute, le british fait du très bon concert, envoyant valser les codes de ses morceaux pour les transcender. A voir absolument !

 

Mais la bonne surprise et la grande révélation de ces trois jours reste le concert des très bons FOALS ! Un moment d'une grande sensualité et d'une force extraordinaire. La voix est envoûtante et les instruments hypnotiques. Après ça, il est difficile de ne pas flotter dans un autre univers, qu'on n'a nullement envie de quitter. On danse, on chante, on saute, de nombreux festivaliers déguisés se jettent dans des slams embrasés dans la foule. Mon meilleur moment sur les trois jours de festival. Sous la pluie, mais tellement sexy !

 


 

Tout cela aurait été parfait s'il n'avait pas fallu supporter la venue du DJ star David Guetta ! Il mixe les bras en l'air, il se prend pour une rock star, il parle de sa femme, d'Ibiza, il nous récite des phrases qu'il veut pleines d'émotion, nous exhorte à l'amour en formant des coeurs avec nos mains... Heureusement, il glisse un peu de Daft Punk dans son show pour tuer l'ennui... Mais on en vient à se demander : QUE FAISAIT-IL LA ? Cet homme est la bizarrerie de cette vingtième édition du festival des Vieilles Charrues.

 

Du très bon encore le lendemain soir, avec Supertamp : un groupe mythique, qui reprend ses grands succès, en faisant l'effort de transitions amusantes, une grande communication avec le public. Les anciens sont ravis d'être encore là, les petits nouveaux semblent impressionnables mais réussissent le pari de nous emmener dans un univers qui n'était pas le leur, mais qu'ils se sont très bien appropriés. Tout ça donne très envie d'un bon "Breakfast in America".

Un apéro un peu trop arrosé m'aura privé des Bloody Beetroots, mais, même depuis le camping, ça déménage, et les initiés ont plus qu'adoré !

 

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                                            Supertramp aux Charrues

 

Le dimanche, en fin d'après-midi, on reprend les festivités avec monsieur Lou Reed, la rock star qui fait de sa musique seulement ce qu'il désire : il joue ce qu'il a envie en disant merde à nos réclamations, à savoir "Take a walk on a wild side" ou le sublime "Perfect Day". Ni l'une ni l'autre ne sera jouée, et pourtant, une heure et demie de délices auditives. Malgré des mécontents dans la foule qui lui crie d'aller se rhabiller, Lou Reed est là, présent, charismatique malgré sa froideur, proche malgré sa distance. Pas de rappel, juste un salut de vieux rockeur. On en ressort en se disant "Wahou ! C'était Lou Reed ! " Une légende.

 

Juste après, c'est au tour de PJ Harvey de monter sur la scène, pour jouer les titres de son très bon dernier album "Let's shake England", mais la belle est étrange, l'atmosphère aussi. Elle se tient à l'écart de son groupe, elle joue ses morceaux avec la même version que sur disque. Le moment est très agréable, malgré la pluie, mais finalement, on se demande si on ne ressentirait pas la même chose en écoutant son album bien au chaud chez soi. Heureusement, l'aspect et l'esprit complètement barrés de la dame viennent renforcer le spectacle.

 

Un détour par l'esprit festif de Goran Bregovic et il est l'heure d'assister au clou du spectacle : Les Chemical Brothers. On attend bien vingt minutes sous la pluie pour voir ça ! Et on fait bien. Avant le spectacle, alors que derrière nous, House of Pain termine de jouer et que disparaissent de l'écran les spectateurs en délire, toute l'équipe du festival monte sur la scène où se produiront les Chemical, pour nous faire un discours sur le déroulement de ces 20 merveilleuses années de concerts à Carhaix-Plouguer, petite ville perdue en Bretagne, où rien ne se passe, hormis ces quatre jours par an, où rien, pas même la pluie, ne ferait capoter ce magnifique projet : l'un des plus grands festivals de musique de notre pays.

 

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                                            Miles Kane

 

Vingt ans de musique, vingt ans de têtes d'affiche, un splendide feu d'artifice sur la BO de ces vingt ans de show, de l'émotion lorsqu'on entend Bashung, de l'euphorie lorsqu'on entend Muse, le regret de n'avoir pas été là lorsqu'on entend Springsteen...

 

Mais l'esprit festif est toujours présent, et se voit décuplé dès que retentissent les premières notes des Chemical, qui, pendant presque deux heures, vont enflammer les festivaliers pour leur dernière soirée. Sous la pluie, sous les applaudissements, les Chemical Brothers ont fait le concert du festival ! Un show visuel autant qu'auditif. Et c'est émerveillés et en promettant de revenir l'année prochaine que l'on reprend la route, les oreilles qui bourdonnent, et l'esprit engourdi de tant de plaisir partagé avec un si grand public.

Auriane Hamon

 

 

Publié dans Live Report

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